By Elodie Grelet
VE Volunteer from Ecoyeux, France
Read the original post in French or click here for the English translation.
Depuis que je suis arrivée à Santiago, je mets mon cerveau à rude épreuve car je dois jongler de l’anglais à l’espagnol en permanence, tout en continuant de penser en français…
Ma troisième semaine dans la hogar San Francisco a débuté, je me sens un peu plus à l’aise, même si l’espagnol reste toujours une grosse difficulté à gérer au quotidien… Parfois j’aimerais que les mots viennent plus vite, car c’est assez difficile de gérer des situations plus ou moins critiques lorsque le vocabulaire fait défaut. Mais je comprends de plus en plus les conversations, apprends des nouveaux mots-clés tous les jours, dont pas mal d’argot chilien! J’ai hâte de pouvoir interagir avec les enfants et les tías sans avoir à leur demander de répéter les choses plus lentement… Un jour, pendant la once (le goûter), deux des filles s’amusaient à me dire des phrases que je ne pouvais pas comprendre, dont, j’imagine, pas mal de grossièretés, et elles semblaient bien contentes que je ne comprenne rien, profitant de mon ignorance! Et je ne pouvais rien leur répondre, car je n’avais aucune idée de ce qu’elles disaient, j’étais juste… frustrée!
Je sens que c’est encore plus difficile avec certaines filles, car elles savent que je ne maîtrise pas leur langue, et n’ont pas forcément envie de lutter pour parler avec moi, ce que je peux comprendre. C’est pourquoi pour le moment, c’est plus facile pour moi d’être avec les plus jeunes, car je me rends compte à quel point la communication par les gestes, les expressions, est parfois plus concluante que par les mots (surtout de mon point de vue, pour le moment…)! J’essaie parfois de contourner la difficulté en apprenant aux filles des mots en français: par exemple, elles ont bien rigolé le jour où elles ont appris le mot gâteau, car “gato” en espagnol veut dire chat… Du coup elles ont pris des airs de dégoûts en faisant mine que les français mangeaient des chats pour le goûter!
Et quand je rentre le soir, retour dans ma colocation, où je vis avec une majorité d’américains, et où tout le monde parle anglais. Inutile de dire que c’est un peu déstabilisant au début, de passer d’une langue à l’autre, qui ne sont ni l’une ni l’autre la langue maternelle, mais c’est un excellent exercice pour progresser à un rythme intensif!
Daily Life in Three Languages
Since I arrived in Santiago, it has been a test for my brain, juggling English and Spanish all the time, while continuing to think in French…
As my third week in Hogar San Francisco starts, I feel a little more comfortable, even though Spanish is still a big challenge everyday… Sometimes I wish the words would come more quickly, because it’s quite hard to manage sometimes difficult situations when the vocabulary is lacking. But I am understanding more and more of the conversations, learning new keywords every day, including a lot of Chilean slang! I am looking forward to interacting with children and tías without having to ask them to repeat things more slowly … One day, during once (the afternoon snack), two girls were having fun saying things to me that I could not understand. I imagine they were using a lot of bad words, and they seemed quite happy that I could not understand anything, taking advantage of my ignorance! And I could not answer them because I had no idea what they were saying, I was just … frustrated!
I feel that it’s even more difficult with some girls, because they know that I don’t understand their language, and don’t necessarily want to make an effort to talk with me, which I can understand. That’s why for now, it’s easier for me to be with the younger girls, I am beginning to realize how much communication through gestures and expressions can be more effective than the words themselves (especially for me, at least for now …)! I sometimes try to overcome this difficulty by teaching French words to the girls: for example, they had a good laugh the day they learned the word “gateau” (cake), as “gato” means cat in Spanish … So they took an air of disgust, pretending that the French eat cats for tea!
And then I come home at night, back to my shared flat, where I live with mostly Americans, and where everyone speaks English. Needless to say, it’s a little unsettling at first to switch from one language to another, neither of which are my mother tongue, but it is a great exercise to improve at an intense rate!